Le 08 mars: une journée annuelle nécessaire, un combat quotidien

Consacrer une journée aux droits des femmes est nécessaire, mais bien sûr insuffisant.  Cette journée annuelle est utile,oui,  le combat en faveur des droits des femmes est lui quotidien.

Depuis 109 ans, le 8 mars est une journée entièrement dédiée aux femmes. Les Nations Unies ont, elles, officiellement proclamé le 8 mars comme journée internationale des femmes en 1975, partout dans le monde, on célèbrera demain les femmes.
Alors, malgré clichés, et parfois ironie, il est indispensable, une fois par an, de rappeler la condition des femmes dans le monde et d'évaluer le chemin qu'il reste à parcourir.

Evénements, rassemblements, articles, films, débats, émissions, s’en font l’écho et abordent les sujets nous préoccupant : violences faites aux femmes, sexisme, mères isolées, harcèlements de rue, mutilations sexuelles,égalité hommes-femmes, égalité salariale, parité, contraception,accès à l'IVG, accès des femmes aux postes à responsabilité, compatibilité vie de famille-travail, garde des enfants, monoparentalité et précarité, le fameux plafond de verre, le poids des traditions…etc

Depuis quelques années, ces sujets sont incontestablement plus mis en avant mais par période au gré de l'actualité: mouvement "mee to",  procès Baupin, féminicides en augmentation, films récemment Césarisés sur les violences conjugales et intra-familiales, témoignages médiatisés, prises de parole politiques... Ténacité et constance sont donc nécessaires pour ne pas faire tomber ces sujets dans l'oubli entre deux événements. Un sujet chassant l'autre...

Une journée pour rendre hommage, soutenir, dénoncer, agir
Cette journée est aussi l'occasion de rendre hommage à celles qui se sont battues, souffrent ou subissent des inégalités, mais aussi à toutes celles qui se contentent d'être " des femmes du quotidien" et combinent toutes leurs vies en une seule.

C'est aussi parler de la précarité des femmes, que je continue de recevoir lors de RDV dans le cadre de mon mandat d'élue et qui, après une séparation se retrouvent seule avec leurs enfants et un salaire qui, jusqu'ici n'était que d'appoint. Aujourd'hui dans 82% des familles monoparentales, le parent seul est la mère, dont près de 35% d'entre elles vivent sous le seuil de pauvreté...

Ces femmes qui ne perçoivent pas leur dû: la pension alimentaire non versée par leur conjoint. Ces femmes qui sont prêtes à accepter quelques heures seulement par semaine en revenu principal et se retrouvent dans une situation très précaire.

Alors que le niveau d'études des femmes progresse plus vite que les hommes, les femmes sont les principales victimes de la précarité: elles subissent majoritairement les temps partiels, elles ont les emplois les moins qualifiés. Premières victimes de la pauvreté, du surendettement, premières à frapper aux portes des associations. Elles n'osent pas toujours demander de l'aide.

Parler de la place des femmes, c’est aussi parler de la parité en politique où la loi a contribué à l’émergence de candidature et d'élues. Pour autant les amendes aux partis politiques ne les ont pas encore dissuadés d'appliquer la parité dans les candidatures et dans les exécutifs.

Enfin, et tout récemment la campagne pour un jean que l'on voit fleurir partout dans nos villes depuis quelques jours suscite à juste titre des réactions. Elle est non seulement un détournement grossier des valeurs de la République mais illustre aussi le sexisme ordinaire, banalisé. La question au fond n'est, à mon sens, pas celle de son retrait qui me semble disproportionné mais plutôt celle de l'état d'esprit de ses concepteurs. Entre mauvais goût, provocation et sexisme.

Du chemin reste donc à parcourir dans bien des domaines; des acquis sont à défendre, à protéger. Education et sensibilisation sont pour cette raison nécessaires, dès le plus jeune âge.

Restons vigilants et ne baissons jamais la garde. Avec le soutien des hommes, bien sûr.